Bourse régionale des valeurs mobilières : Cotonou a abrité la 6e édition des Awards

Bourse régionale des valeurs mobilières : Cotonou a abrité la 6e édition des Awards

Sur deux journées (29 et 30 avril 2025), les acteurs du marché financier de la zone Uemoa ont honoré de leur présence leur rendez-vous annuel de célébration de l’excellence. L’édition de 2025 est placée sous le thème « Cession des parts de l’État dans les entreprises publiques : instrument de promotion de l’actionnariat populaire et de financement de l’économie nationale ».

La cérémonie officielle de lancement de cette 6e édition regroupant comme acteurs, investisseurs institutionnels, dirigeants d’entreprises cotées, experts et décideurs politiques de l’Uemoa, régulateurs, etc. a été placée sous le haut patronage de Romuald Wadagni, Ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances. Pour le ministre Wadagni qui attend des recommandations fortes à la fin des travaux, il est impératif de préparer les entreprises publiques à la privatisation. Avant le ministre, c’est le Dr Edoh Kossi Amenounvé, Directeur général de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm), qui a souligné dans son allocution inaugurale que l’ouverture du capital des entreprises publiques via la bourse représente une voie stratégique pour capter l’épargne à long terme, tout en donnant aux citoyens un rôle actif dans le développement économique. Il a invité les acteurs de la finance à ne pas rester en marge de cette dynamique qui fait ses preuves aux États-Unis, en Inde comme en Chine.

Conférences, panels de haut niveau, sessions B2B et remise des distinctions aux sociétés cotées, intermédiaires de marché, médias spécialisés et personnalités ayant marqué le marché financier régional par leur excellence ou leurs innovations ont meublé l’agenda de la rencontre qui s’est tenue dans un contexte marqué par la réduction des financements extérieurs et de l’aide au développement sans occulter le coût croissant de l’accès au crédit, notamment pour les petites et moyennes entreprises africaines.

Plusieurs recommandations issues des échanges

Le Directeur général de la Brvm, dans son allocution de fin, a fait le point des diverses recommandations de la rencontre, réparties selon les groupes d’acteurs.

A l’endroit des États de l’Union, il s’agira de : (i) Inscrire la cession des parts de l’État dans les entreprises publiques dans une politique économique favorisant l’émergence d’entreprises privées, créant un cercle vertueux d’épargne et de richesse, et dans une dynamique de diversification des sources de revenus de l’Etat ; (ii) Faire de l’implication des acteurs locaux et des populations dans la vie économique une priorité aussi bien pour le renforcement du contenu local, le transfert de technologie que l’ancrage de l’actionnariat au sein des populations ; (iii) Promouvoir des bourses de matières premières, pas seulement agricoles mais aussi minières, énergétiques et pétrolières pour favoriser la participation des populations à la richesse créée à partir des sous-sols.

En ce qui concerne l’Autorité de régulation de marché et des Structures Centrales, il sera question de : (i) Améliorer le cadre réglementaire qui favorise le développement d’instruments nouveaux et innovants tel que : la titrisation, la cession d’actifs immobiliers et la digitalisation des opérations de marché ; (ii) Accélérer le développement du marché secondaire pour tous les titres, de manière à améliorer la liquidité et la profondeur du marché pour une meilleure attractivité pour les investisseurs régionaux et internationaux ; (iii) Mettre en place des cadres réglementaires avant-gardistes pour tirer le meilleur parti de l’évolution technologique particulièrement de l’Intelligence Artificielle pour améliorer la vie financière des populations de l’Union.

Enfin, pour les acteurs du marché, il faudra : (i) Faire de la participation des particuliers aux opérations du marché primaire et de l’animation du marché secondaire, une priorité en vue de favoriser la pénétration de la culture boursière au sein de notre Union, mais aussi d’assurer un élargissement des ressources collectées en vue du financement des États ; (ii) Renforcer les relations avec les émetteurs et sociétés cotées, pour une meilleure diffusion de l’information financière afin de permettre aux investisseurs de faire des transactions plus rationnelles ; (iii) Mettre l’éducation financière au cœur des activités, de manière à permettre une plus large compréhension des mécanismes et produits boursiers par les populations de l’Union.