La gouvernance joue un rôle de plus en plus important dans une gestion avisée des institutions de microfinance au fur et à mesure que le secteur se développe et devient complexe. En effet, lorsque les acteurs invités à la gouvernance ne prennent pas vite « le taureau par les cornes », l’on peut assister à des situations conduisant les institutions à leur dissolution en passant par une surveillance rapprochée et une mise sous administration provisoire.
Les crises de gouvernance n’épargnent aucune forme juridique d’institution même si elles ne font pas légion dans les institutions constituées sous forme de sociétés (Sa et Sarl). Pour juguler les crises qui continuent de survenir dans les institutions de microfinance, l’Autorité monétaire a initié depuis quelques années le chantier de révision de la Loi réglementant actuellement la microfinance dans la zone UEMOA. De même, il a été demandé au Consortium Alafia et sur le plan de la gouvernance, d’élaborer un plan de résorption des faiblesses et une charte de gouvernance au profit du secteur. Le processus d’élaboration de ces documents qui a été participatif a démarré depuis 2022. Si l’élaboration du plan de résorption des faiblesses du secteur a connu un terme en 2022, celle de la charte de gouvernance suit son cours. Le projet de charte, après avoir été amendé au cours de deux rencontres successives par les directeurs généraux d’institutions de microfinance, a fait l’objet d’amendement par les Présidents de Conseil d’administration desdites institutions au cours d’une rencontre tenue le 23 juin 2023 au siège de l’APSFD-Bénin. A l’instar des Directeurs généraux et Présidents d’institutions de microfinance, le projet de charte recevra les amendements d’autres acteurs clés du secteur tels que l’Agence nationale de surveillance des Sfd, la Direction nationale pour le Bénin de la Bceao, la Direction générale de la microfinance, etc.
La version finalisée de la charte servira de document de référence aux Sfd qui y trouveront les fondamentaux à observer pour asseoir un système de gouvernance contribuant au développement et à la pérennité des institutions. Pour rappel, le projet de charte est articulé autour de dix chapitres abordant les principaux points en lien avec le dispositif de gouvernance, les organes d’administration et de direction, les fonctions de contrôle, la gestion des conflits d’intérêts et les principes de bonne conduite, le système et la politique de rémunération, la transparence et la diffusion de l’information.