Allocution de Monsieur Ignace C. DOVI, DG/APSFD-Bénin à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de la Femme, édition 2023 de la FECECAM-Bénin

Allocution de Monsieur Ignace C. DOVI 
Directeur Général de l’APSFD-Bénin (Consortium Alafia) 
A l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de la Femme, édition 2023 de la FECECAM-Bénin
Parakou, Hôtel Kobourou City
Le 11 mars 2023 à 9h

• Honorable Arouna Issiaka, Député à l’Assemblée Nationale
• Monsieur le Préfet du département du Borgou
• Monsieur le Maire de la Ville de Parakou
• Monsieur le Directeur Général du FNM
• Monsieur le Représentant du DG de l’ANSSFD
• Monsieur le Directeur Général de CIF Assurance Vie Bénin
• Monsieur le Président du Conseil d’Administration de la FECECAM-Bénin
• Monsieur le Directeur Général de la FECECAM-Bénin
• Madame la Directrice Générale Adjointe de la FECECAM-Bénin
• Mesdames, Messieurs les Directeurs Techniques de la FECECAM-Bénin, Membres du CODIR
• Madame la Présidente de l’Organisation Nationale des Femmes de la FECECAM-Bénin
• Distingués Invités
• Chères Dames de la FECECAM-Bénin
• Mesdames et Mesdames

C’est avec plaisir que je me retrouve parmi vous à Parakou ce jour, pour cette cérémonie qui marque la célébration de la Journée Internationale des droits de la Femme.

L’événement de ce jour illustre les nombreuses actions par lesquelles le Consortium Alafia aide les systèmes financiers décentralisés à améliorer leur contribution au développement de la société.

En tant que Directeur Général du Consortium Alafia, l’Apsfd du Bénin, je voudrais remercier et féliciter les femmes de la FECECAM pour leur engagement en faveur de la transformation digitale et du développement de leur système financier décentralisé.
Je voudrais également saisir cette occasion pour remercier le Préfet du Borgou, le Maire de Parakou, le Directeur Général du FNM et le Représentant du DG de l’ANSSFD pour leur contribution à l’organisation de la présente manifestation.

L’une des priorités majeures du Consortium Alafia pour accompagner le secteur de la microfinance du Bénin est de réduire les inégalités femme/homme. Avec les systèmes financiers décentralisés, nous travaillons à améliorer l’accès aux ressources, l’accès au pouvoir, l’accès à l’emploi, l’accès à la connaissance et l’accès à la propriété pour les femmes clientes des systèmes financiers décentralisés en particulier et pour la femme béninoise en général.

Un volet important de notre travail consiste à encourager les systèmes financiers décentralisés à désigner deux points focaux dont nous renforçons les capacités sur les problématiques relatives à l’EFH, afin de faire promouvoir par ces derniers la prise en compte des exigences relatives à l’EFH dans la gouvernance de leurs systèmes financiers décentralisés. Je félicite les deux points focaux de la FECECAM-Bénin pour la qualité excellente du travail abattu au sein de la FECECAM-Bénin. 

C’est aussi le lieu de féliciter encore publiquement le Directeur COUTHON dont le projet ADAPAMI a contribué à « réveiller les femmes (clientes comme dirigeantes) des systèmes financiers décentralisés et le leadership qui sommeille en elles. Celles-ci ont démontré à maintes reprises qu’elles sont capables d’apporter leur contribution au développement de leurs institutions et au développement des affaires sociales dans notre pays ».

Le thème de cette année de la JIF met en avant le rôle crucial de la technologie et de l’innovation dans l’avancement de l’égalité des genres.

Selon Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, La technologie peut élargir l’accès des femmes et des filles à l’éducation et leur ouvrir de nouvelles perspectives. Mais elle peut aussi être utilisée pour amplifier les abus et la haine.

C’est pourquoi, je crois que pour contrer les abus et la haine, nous devons faire en sorte que la technologie dans la microfinance, en plus d’être un support de croissance de la portée des institutions, puisse justement renforcer le rôle de la microfinance dans la réduction de l’exclusion sociale des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. Elle peut donc être utilisée pour réduire les abus et amplifier la solidarité, la coopération, les services rendus, etc. Bref, toutes choses nécessaires pour réduire les écarts sociaux et favoriser l’émancipation.

Le panel après cette cérémonie, dont le thème est inspiré du thème de l’édition 2023 de la célébration de la JIF constitue certainement pour les femmes de la FECECAM-Bénin, une occasion pour remercier leurs devancières pour le chemin qu’elles ont tracé sur de nombreux sujets d’émancipation et pour inviter leurs consœurs à œuvrer à l’unisson pour encourager l’accès des femmes à l’économie digitale.
En effet, dans sa récente publication « Digitalisation inclusive : un outil pour l’autonomisation de la femme », la BCEAO a mentionné que « le monde contemporain a amorcé une nouvelle dynamique dans laquelle la digitalisation joue un rôle majeur. Aujourd'hui, les nouveaux concepts tels que le télétravail, la visioconférence, l’automatisation, le big data, la monnaie électronique, l'intelligence artificielle, etc. sont évoqués un peu partout. Et ce vent nouveau des nouvelles technologies n'épargne aucune couche de la société jusque dans nos contrées les plus reculées. Bref, le monde est en pleine mutation et la femme doit se positionner en tant qu'actrice de l'évolution de nos sociétés. Elle doit saisir à bras le corps les opportunités offertes par les nouvelles technologies et la digitalisation, pour développer tout son potentiel et renforcer son autonomie.

Les opportunités sont nombreuses et la digitalisation n’a pas fini d’offrir à la femme des débouchés divers pour exploiter et mettre en lumière ses nombreux atouts. 

Cependant, il reste encore des travaux considérables afin de garantir l'accessibilité des femmes au monde digital. 
En effet, dans sa publication de 2019, l’Union Internationale des Télécommunications a mentionné un taux de connectivité mondiale de 48% pour les femmes contre 58% pour les hommes. En Afrique, le coût des téléphones et de l’accès au réseau Internet, le manque de maîtrise de l’outil et le déficit des infrastructures font passer le taux de connectivité à 24% pour les femmes contre 35% pour les hommes ». 

Mais bien que soient observées des limites factuelles à la capacité des femmes à profiter pleinement de cette transformation sociétale, il faut souligner que l’occasion est belle. Ainsi, n’est-il pas heureux de constater qu’à la FECECAM-Bénin les conditions sont en train d’être réunies afin que la femme puisse saisir l'opportunité de cette formidable innovation que constitue l'outil numérique et amorcer un dynamisme plus prononcé de son leadership ?

Je sais qu’il reste encore à faire pour la parité dans le secteur de la microfinance en général. Cependant, j’espère que nous sommes tous d’accord sur le fait qu’à long terme un environnement propice à la parité est bon pour les systèmes financiers décentralisés. 
J’ai beaucoup à dire. Mais pour ne pas être long et pour finir, j’aimerais partager l’expérience du BIT, un fait réel qui s’est produit au BIT il y a plus de 20 ans. 

Il y a plus de vingt ans, plus précisément en 1999, le directeur général du BIT d’alors, M. Juan Somavia, à l’occasion de la JIF du 08 mars 1999, en guise de contribution concrète, a accordé son soutien à la création d’une crèche au BIT. 
Justifiant cette action, il disait : « Je suis convaincu que, si les locaux du BIT deviennent un espace plus favorable aux familles, cela signifiera que tant les hommes que les femmes pourront s'adonner à leur travail sans sacrifier ni l'efficacité, ni la mobilité vers le haut, ni la vie familiale. Ce serait une bonne chose pour tout le monde. Et ce n'est pas une question sur laquelle nous devrions avoir des hésitations ».

Mesdames et Messieurs,

Notre cause, celle de la microfinance est humanitaire. Oui, ne perdons pas de vue que nous servons l’homme. Alors, réfléchissons sur des actions concrètes du genre qui ne sacrifient ni l’efficacité, ni la mobilité vers le haut, ni la vie familiale. Sur cette question, nous ne devrions pas avoir des hésitations comme l’a si bien souligné M. Juan Somavia du BIT en 1999.

Vive la femme béninoise
Vive la femme employée de la FECECAM-Bénin
Vive la femme cliente de la FECECAM 
Vive la femme dirigeante de la FECECAM 
Vive la coopération entre systèmes financiers décentralisés du Bénin !

Je vous remercie pour votre aimable attention.